jeudi 29 octobre 2015

L'Unité Petite Enfance (UPE)


13 janvier 2007

J-2 avant l'UPE. Depuis quelques jours Amélie dit spontanément "mamamaman" ou "maman" ou "nana"... Ma petite fée commencerait-elle à parler? Je m'extasie à chaque fois, ces petites syllabes qui nous semblent si simples sont pour moi un enchantement quand elles sortent de la bouche d'Amélie.
Et puis, il y a les câlins. Amélie est de plus en plus câline et les moments de tendresse partagée sont autant de rayons de soleil!
Lundi matin ce sera la rentrée, une rentrée un peu particulière dans un univers très particulier. J'essaie de ne pas lui montrer mon stress, je ne veux pas "déteindre" sur elle, mais que de questions! Comment va se passer cette séparation? Comment va-t-elle se faire comprendre là-bas? Comment va-t-elle réagir dans ce nouvel univers? J'ai peur pour elle, peur qu'elle ne soit pas comprise, peur qu'elle pleure, peur de tout! Et puis, je repense à certains mots de la directrice, certaines phrases ne me rassurent pas. "On ne pourra pas poser de diagnostic avant l'âge de quatre ou cinq ans" m'a-t-elle dit. Mince, Amélie n'a que deux ans, va-t-on devoir attendre tout ce temps avant de savoir? Que vont-ils faire en attendant? L'observer? Pfff, plein de questions de maman angoissée, le temps me semble si long et l'avenir si incertain.


14 janvier 2007

Stress stress stress stress stress stress...
J'ai parlé à Amélie de l'UPE, je lui ai expliqué que lundi matin on allait l'accompagner dans un endroit où elle pourrait s'amuser avec d'autres enfants. Je lui ai expliqué que nous ne serions pas avec elle mais que nous viendrions la chercher après le repas. Je suis beaucoup plus inquiète qu'elle, forcément, comme n'importe quelle maman je pense!


15 janvier 2007

Amélie est entrée à l'UPE ce matin. Moment difficile pour moi, je me sens honteuse d'avoir raté quelque chose. Foutue culpabilité de merde. Je ne sais pas être une maman.

Je me suis rends compte de ce qui est douloureux dans cette histoire d'UPE : la confrontation au "handicap" (désolée, j'aime pas ce mot dans ce contexte, mais j'en ai pas d'autre). Ce matin Amélie était COMME les autres gamins accueillis, et les autres gamins, ben ils parlaient pas.
Pas de mignon petit enfant trisomique, pas de petit enfant claudiquant, la bave au coin de la bouche et le regard vague (désolée, j'exagère, c'est pas très sympa... mais j'ai besoin d'être un peu caustique aujourd'hui, sinon je vais pleurer)... non, rien de tout ça, juste des gamins qui ne parlaient pas, comme Amélie, et qui étaient accueillis en hôpital de jour. Des gamins handicapés donc. Comme elle.  
Confrontation au commencement de "la prise en charge", de l'institutionnalisation, confrontation à l'équipe soignante, à l'univers "psy"... et, de retour à la maison, voir l'école en face de chez moi, avec tous ces gosses qui jouent, crient, parlent, chantent, bref, qui ont leur vie d'enfant... sacré décalage, que j'ai du mal à vivre, mais ça viendra, c'est juste le début qui est un peu laborieux.

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