4
décembre 2006
Plein
de bonnes choses aujourd'hui! Ce matin on avait RV avec la pédopsychiatre
pour Amélie. Plein de questions, un
peu d'observation, nous y retournons lundi prochain pour "la
synthèse" (grrr, j'aime pas ce mot!). Je m'attendais à des
questions orientées sur les parents mais non... Ce que je trouve positif c'est d'avoir pu
parler de mes inquiétudes de maman et d'être écoutée. Ce n'est
peut-être pas grand-chose mais j'avais besoin que quelqu'un de
neutre le fasse, pas la famille ou les amis. Maintenant on attend
lundi, on verra bien.
11
décembre 2006
A
14h30 nous avons rendez-vous pour le bilan d'Amélie. Elle a vu une
orthophoniste et une pédopsychiatre, maintenant on fait le point. Amélie rit, chantonne, dessine, joue... mais elle ne parle pas. À deux
ans, ce n'est pas encore très inquiétant, mais il y a "certaines
choses" qui nous laissent parfois perplexes. Alors nous posons
des questions, et nous espérons des réponses.
13
décembre 2006
Voilà,
le bilan est passé. Je commence à digérer (un
peu), je devrais pouvoir écrire sans m'énerver... du moins je vais
essayer.
Donc hier, c'était le bilan avec la pédopsychiatre. Nous avions rendez-vous à 14h30 et on était pas mal stressés en arrivant (logique). La gentille dame est arrivée à 14h45, un dossier à la main, et nous l'avons suivie dans son bureau. On dit bonjour, on s'assied... silence.
Donc hier, c'était le bilan avec la pédopsychiatre. Nous avions rendez-vous à 14h30 et on était pas mal stressés en arrivant (logique). La gentille dame est arrivée à 14h45, un dossier à la main, et nous l'avons suivie dans son bureau. On dit bonjour, on s'assied... silence.
Et c'est parti! Ce qui interroge dans le cas
d'Amélie, nous dit la très gentille dame, ce n'est pas tant le retard
de langage que le comportement. Silence.
- Quel comportement?
ose demander la maman ignare.
- L'absence de contact direct,
répond la très gentille dame diplômée.
- OK, répond la
maman, mais alors, que peut-on faire?
- Il faut qu'Amélie aille en
observation à l'UPE, répond la très gentille dame très
diplômée. La maman ignare tressaille, le poids de son incompétence
se fait de plus en plus pesant, elle réfléchit à toute berzingue
mais non, vraiment, elle ne connaît pas ce sigle. UPE comme "Union
des Psychiatres Enlumineurs"? "Ukraine Profonde des Étudiants"? "Utopie des Poulpes Émerveillés"?
- Non
Madame, UPE comme "Unité Petite Enfance".
OK, c'est plus
clair.
- Et ça consiste en quoi? demande la pauvre maman vexée.
- Ben
on va l'observer, répond la madame toute puissante qui commence
sérieusement à exaspérer la maman!
Bon, donc pour résumer,
après avoir attendu des mois pour obtenir trois rendez-vous d'une demi-heure
chacun, c'est retour à la case départ, on reprend l'observation. Ce
matin j'avais rendez-vous au CPEA de ma ville (cherchez pas, CPEA ça veut
dire : "Centre Psychothérapique pour Enfants et Adolescents"),
j'aurais dû annuler car ça faisait doublon avec le reste, mais j'y
suis allée quand même, je voulais poser des questions sur cette
fameuse UPE. Je suis ressortie avec autant de questions que la
veille, autrement dit mon ignarité allait en s'aggravant!
Cet après-midi j'ai appelé cette fameuse UPE pour prendre rendez-vous, je suis tombée sur une dame très gentille qui m'a longuement expliqué de quoi il s'agissait, elle ne m'a pas parlé comme à une maman non comprenante et j'ai apprécié. En gros, c'est une sorte d'hôpital de jour pour très jeunes enfants, Amélie ira tous les matins pendant quelques semaines et sera dans un groupe de quatre enfants. Il y aura une orthophoniste, une psychologue et une psychomotricienne, et à l'issue de ces quelques semaines, l'équipe nous proposera une prise en charge adaptée.
C'est bizarre, j'ai travaillé avec des enfants handicapés, je me souviens avoir regretté le manque de communication entre l'équipe et les familles. Maintenant que je passe de l'autre côté de la barrière, je trouve ça pire encore, une désagréable impression d'être considérée comme une maman qui ne comprend rien, d'être trimballée de service en service et de devoir suivre aveuglément les directives des "professionnels". C'est fatigant et humiliant, et ça ne fait que commencer.
Cet après-midi j'ai appelé cette fameuse UPE pour prendre rendez-vous, je suis tombée sur une dame très gentille qui m'a longuement expliqué de quoi il s'agissait, elle ne m'a pas parlé comme à une maman non comprenante et j'ai apprécié. En gros, c'est une sorte d'hôpital de jour pour très jeunes enfants, Amélie ira tous les matins pendant quelques semaines et sera dans un groupe de quatre enfants. Il y aura une orthophoniste, une psychologue et une psychomotricienne, et à l'issue de ces quelques semaines, l'équipe nous proposera une prise en charge adaptée.
C'est bizarre, j'ai travaillé avec des enfants handicapés, je me souviens avoir regretté le manque de communication entre l'équipe et les familles. Maintenant que je passe de l'autre côté de la barrière, je trouve ça pire encore, une désagréable impression d'être considérée comme une maman qui ne comprend rien, d'être trimballée de service en service et de devoir suivre aveuglément les directives des "professionnels". C'est fatigant et humiliant, et ça ne fait que commencer.
13 décembre 2006, tard le soir
Il
est tard, encore une fois je n'ai pas sommeil, ça devient une
habitude. J'arrête pas de penser à cette fameuse UPE, imaginer ma
petite fille là-dedans me terrorise. J'ai tellement peur des
institutions enfermantes que j'ose à peine y voir ma petite Amélie.
Ma jolie petite fille tellement silencieuse, qui vient me prendre par
la main sans parler quand elle désire quelque chose. Qu'est-ce que
j'ai fait? Qu'est-ce que je n'ai pas fait? Qu'est-ce que j'ai raté? Qu'est-ce que je
n'ai pas vu?
"Les enfants sont des éponges,
ils absorbent toutes nos émotions"... combien de fois ai-je
entendu cette phrase? Et malgré cet avertissement, je n'ai pas su
protéger ma fille. Le silence comme refuge? La bulle pour se
protéger? Le refus du contact, son regard si lointain parfois,
l'absence de langage... elle sait dire "maman", je l'ai
déjà entendu le dire, mais elle ne le dit que par imitation, pour jouer.
Jamais spontanément. Même ça elle ne le dit pas, alors que c'est
le premier mot qui vient dans la bouche des enfants.
Est-ce que je ne sais pas l'aimer comme il faut? Est-ce qu'on peut apprendre à aimer correctement? Aimer et faire grandir, au lieu d'aimer et enfermer dans une bulle?
Je suis perdue, j'ai l'impression que j'ai raté mon rôle de maman...
Est-ce que je ne sais pas l'aimer comme il faut? Est-ce qu'on peut apprendre à aimer correctement? Aimer et faire grandir, au lieu d'aimer et enfermer dans une bulle?
Je suis perdue, j'ai l'impression que j'ai raté mon rôle de maman...
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